La vallée de la Roya est sous le feu des projecteurs de l’État depuis près d’une dizaine d’années pour être le théâtre d’une arrivée massive de personnes en migration. Ici, la surveillance policière est omniprésente : les avions de la PAF (Police Aux Frontières) survolent la frontière, les forêts et les terres agricoles avec des caméras thermiques et les autorités locales procèdent à des contrôles de l’identité incessants. Cédric Herrou y est agriculteur. Il cultive des olives, des légumes et possède du bétail sur plusieurs terres entre Saorge et Breil-sur-Roya. Il est connu, notamment par les services de police, pour avoir facilité le passage de la frontière transalpine à des centaines de personnes. Suite à cela, il a été poursuivi en justice pour « délit de solidarité ».

Après avoir pérégriné pour fuir leur pays natal à cause de guerres civiles, du réchauffement climatique ou pour des raisons économiques, certaines personnes décident d’arrêter leur migration et de trouver enfin refuge. Sans activités, elles se retrouvent rapidement désoeuvrées et tombent en dépression à cause des traumatismes qui resurgissent de l’exil. L’association de Cédric Hérrou trouve alors la solution pour passer de l’accueil d’urgence à l’accueil pérenne : un cadre administratif légal pour permettre à ces personnes de vivre sur la ferme tout en participant à l’activité agricole. La communauté Emmaüs Roya née en 2019.


Ils viennent de Gambie ou de Mauritanie et travaillent la Terre depuis plus de six mois. Ils travaillent cette Terre qui ne souhaite pas les accueillir.
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